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Et nous les femmes !
9 janvier 2012

Rencontre...

Lundi 28 novembre, 16h00

Ensemble, nous entrons dans le bureau de Mme Rabeau, conseillère juridique en droits des femmes au CIDFF (Centre d'Information  sur les Droits des Femmes et des Familles)

NOUS : Bonjour, quel est votre parcours professionnel ?

MME RABEAU : J'ai eu un bac puis j'ai obtenu une capacité en droit. Ça fait vingt ans que je travaille au CIDFF. Avant d'être là, j'ai travaillé au CE d'une grande entreprise où je m'occupais des activités socio-culturelles. Mais maintenant, pour faire le métier que je fais actuellement, il faut un bac+3 avec une formation juridique.

NOUS : En quoi votre métier consiste-t-il ?

MME RABEAU : Puisqu'ici nous nous trouvons au centre d'information sur les droits des femmes et des familles, je ne vois pas que des femmes. Sur l'ensemble des personnes qui viennent me voir, 90% d'entre elles sont des femmes. Pendant des entretiens individuels, j'écoute les gens et les questions qu'ils se posent, leurs demandes... Je les informe sur les droits qu'ils ont face à la loi. Je les documente et les aide pour de futurs entretiens avec des avocats ou des notaires. Je ne fais pas un travail d'avocat mais je prépare à des rendez-vous avec notamment des avocats. Mais ici, nous accueillons également des groupes de parole où des femmes peuvent échanger sur différents sujets : violences, discriminations... Et ainsi reprendre confiance en elles.

NOUS : Vous êtes bénévole ici, ou employée ?

MME RABEAU : Je suis salariée, comme toutes les personnes qui travaillent au centre.

NOUS : Justement, avec qui travaillez-vous et avez-vous recours à des personnes extérieures?

MME RABEAU : Alors moi je suis conseillère mais il y a aussi une conseillère à l'emploi, une psychologue clinicenne qui vient trois fois par mois et une secrétaire qui reçoit et prend les rendez-vous. Et quelques fois nous avons recours à des bénévoles pour préparer des journées spéciales ou des conférences, qui s'occupent de la communication extérieure. Par exemple, nous avons besoin de bénévoles pour organiser des évènements comme la journée de la femme le 8 mars.

NOUS : De quoi dépend le CIDFF ?

MME RABEAU : Le CIDFF est une association de la loi de 1901, agréée par le ministère de la cohésion sociale au service des droits des femmes et de l'égalité. C'est donc l'État qui nous finance nos salaires. Nous travaillons dans le respecte pour l'accès à l'autonomie des femmes. Mais le CIDFF est un réseau : il y a un centre national à Paris ainsi qu'un régional  (l'Union Régionale des CIDFF : URCIDFF) et un dans chaque département.

NOUS : C'est donc l'Etat qui vous finance tout ?

MME RABEAU : Non l'Etat ne nous finance que nos salaires, le reste nous est donné par les collectivités territoriales : la ville de châtellerault pour les locaux, la Caisse d'Allocation Familiale (CAF), le conseil régional et général, la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS, ancinnement la DDASS),  la préfecture ou encore des actions ponctuelles comme pôle emploi.

NOUS : Très bien, et en ce qui concerne les femmes, quels problèmes rencontrent-elles ?

MME RABEAU : Certaines femmes sont à la recherche d'un emploi donc nous les aidons dans cette tâche. La psychologue reçoit des femmes envoyées par des organismes sociaux et la plupart du temps celles qui viennent sont là pour des problèmes liés au divorce (garde des enfants, propriété de la maison...)

NOUS : De quels milieux socioprofessionnels viennent-elles ?

MME RABEAU : Il peut y avoir des femmes de médecins qui subissent des violences ou qui divorcent, et à l'inverse des femmes touchant le RSA. Donc nous sommes face à toutes sortes de femmes et de tous âges.

NOUS : D'ailleurs, quels âges ont-elles majoritairement ?

MME RABEAU : Elles ont rarement moins de 25 ans. Celles dans ce cas viennent pour des problèmes de contraception, d'IVG t vont voir la psychologue surtout. Sinon, le lycée Berthelot nous envoie des jeunes filles de temps en temps.

NOUS : Quelles solutions proposez-vous aux différents cas que vous rencontrez ?

MME RABEAU : Nous les écoutons par exemple quand une femme subit des violences je lui propose de demander les allocations logement. Et moi je leur donne des informations juridiques. Toutes ensemble nous essayons de les mettre en confiance.

NOUS : Depuis que vous travaillez dans ce milieu, avez-vous senti une variation de la condition des femmes ?

MME RABEAU : Je ne sais pas, je ne crois pas. Peut-être que maintenant les sujets sont moins tabous et les femmes osent davantage parler des violences qu'elles subissent, mais je crois qu'il y a encore beaucoup de silences ! D'un point de vue économique, même si depuis 1983 les salaires des femmes devraient être égaux à ceux des hommes, il y a toujours une inégalité de 15 à 20% en faveur des hommes. Mais là je ne fais de féminisme, je fais juste un constat de la situation. Dans un autre genre, le viols est de plus en plus banalisé : des films en parlent et le montrent et les lois ne punissent pas assez vivement ce crime. Egalement, les hommes sont de plus en plus violer durant leur enfance, mais ces deniers sont quand même majoritairement vus comme des êtres à part entière maîtres d'eux même et les femmes comme des objets attirants... Il faut donc continuer des parler de tous ces problèmes.

 

Pour joindre le centre :

11, rue Cognet ou 5, rue du Souci

86100 CHATELLERAULT

Tél : 05 49 93 57 67

Fax : 05 49 21 06 21

e.mail : cidff.baie@orange.fr

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